compost
Des déchets verts à valoriser
Le recyclage des déchets organiques a de
l’avenir. Pour limiter le nombre de poubelles, mais aussi
pour fabriquer du compost, véritable or brun du jardin. Mais
quel système choisir?
Il est
toujours temps de changer ses bonnes vieilles habitudes. Pour
preuve: 310 communes vaudoises ont décidé d’inciter leurs
citoyens à trier leurs déchets, en introduisant une taxe. Cette
dernière a rapidement modifié les comportements des usagers et
la quantité de déchets incinérables a diminué de 20 à 40%. Cette
baisse est en partie imputable au tri des matières organiques
qui encombraient les poubelles. Beaucoup de gens découvrent ainsi
l’intérêt qu’il y a à recycler les épluchures de cuisine,
pelures et trognons de salade. Mais comment? Réponse: les
transformer en compost, véritable or brun pour les plantes. Car
le compost a deux vertus: il améliore la structure du sol et lui
apporte des éléments nutritifs qui pourront être ensuite captés
par les racines des plantes et favoriser leur développement.
«L’apport combiné de déchets dits verts et de matières sèches et
structurantes est le secret pour réussir un compost, explique
Didier Jotterand, conseiller en compostage. Il faut également que
l’air puisse s’infiltrer dans le tas et qu’il y règne une
certaine humidité pour que les micro-organismes se développent,
que la température augmente et que la transformation s’opère.»
Mais avant de se lancer dans l’achat d’un système de compostage,
il convient de se poser quelques questions, car
l’investissement peut être important.
Des systèmes «hors sol»
Deux grandes catégories de matières organiques peuvent être
compostées: les restes ménagers (fruits, légumes, coquilles d’oeuf,
marc de café, thé) et les déchets liés à l’entretien du jardin
(feuilles mortes, tiges et branches coupées, tontes de gazon). Si
l’on s’en tient aux restes domestiques, un petit compost
suffit. Il trouvera sa place à la cave, sur le balcon ou à la
cuisine (pour les plus motivés). Des modèles hors sol existent
désormais afin que même ceux qui n’ont pas de jardin puissent
recycler leurs déchets verts. Les lombricomposteurs
contiennent des vers Eisenia qui transforment la matière en la
digérant. Ce système est hermétique, compact et évolutif, grâce
aux plateaux qui se superposent. Il doit juste être installé dans
un endroit hors gel et abrité du soleil direct. Le modèle
rotatif proposé par Yvan Benoît, de JardiTEC, à Chavornay (VD),
se présente sous la forme de deux bacs fixés autour d’un axe.
Le processus de compostage est accéléré par la rotation qui
assure un bon brassage et une aération adéquate de la matière
en décomposition. «Une fois que l’un des bacs est plein, on
laisse le compost se transformer tranquillement et on remplit
le second. Lorsque l’équilibre en matière brune et verte est
atteint, la température monte vite, car le silo est hermétique.
Cela entraîne le développement rapide de micro-organismes et
de champignons qui transforment la matière. En six à huit
semaines, on peut récolter du compost.»
Un silo au fond du
jardin C’est sur ce principe que repose le fonctionnement des
thermocomposteurs en plastique destinés au jardin. Plus grands,
ils accueillent aussi les déchets de taille, à condition que
ces derniers soient broyés ou coupés. Généralement sans fond, ils
doivent être posés directement sur le sol, en contact avec la
terre, pour favoriser la migration des organismes vivants
composteurs. Le silo trouvera sa place dans un endroit ombragé
et abrité, surtout s’il s’agit d’un modèle en treillis ou en
bois. Partiellement ouverts, ces systèmes ne permettent pas une
transformation aussi rapide de la matière organique. Il est
d’ailleurs conseillé de les munir d’un couvercle ou d’une bâche
pour éviter que le compost soit asséché par le soleil ou
lessivé par la pluie. L’air et l’eau sont indispensables au
processus, mais lui nuisent lorsqu’ils sont en excès. Pour
assurer une bonne homogénéité de la matière, il convient
encore de brasser régulièrement le contenu. Une manutention,
un peu fastidieuse, dont se passent les systèmes hors sol.
Marjorie Born
Terre & Nature
En exclusivité suisse, Yvan Benoît, de
JardiTEC, à Chavornay (VD), propose ce Joracomposter. Un système
rotatif d’origine suédoise qui peut être utilisé sans posséder
forcément un jardin. Il est destiné aux ménages privés ou aux
petites collectivités. © OLIVIER BORN/dr
Modèles au choix
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Silo à compost en treillis
Le modèle le plus basique. Il est recommandé de l'équiper d'une
housse en plastique et d'un couvercle pour éviter que le contenu
ne se dessèche ou soit détrempé.
Silo rond en deux parties, 95 x 95
cm.
-
Composteur en bois
Idéalement, il faudrait privilégier les modèles non traités
comme celui-ci, qui est en mélèze. Pour prolonger la longévité
du silo, il faut l'isoler du sol, par exemple en plaçant une
brique sous chaque coin.
Composteur en mélèze avec couvercle et ouverture latérale,
production suisse, 250 litres
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Thermo-Composter plastique
Résistant aux intempéries, ce composteur en plastique recyclé
n'est toutefois pas très esthétique. En revanche, il retient
mieux la chaleur, ce qui accélère le processus de décomposition.
HANDY Thermo-Composter en plastique avec ouverture latérale
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Lombricomposteur
Ce bac permet de recycler les déchets végétaux ménagers grâce au
travail des lombrics. Il peut être installé à l'intérieur.
Can-O-Worms, 56 litres, avec deux plateaux
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